
En tant qu’entraîneur, bénévole ou intervenant communautaire, vous vous retrouvez dans une position d’influence unique. Vous avez la possibilité de servir de modèle accessible de bien des façons aux jeunes hommes de votre collectivité, et non seulement en ce qui a trait à leur capacité de lancer une balle, de botter un ballon ou de courir vite. Vous avez une excellente occasion de fournir à ces garçons les outils et les compétences qui leur permettront de devenir des hommes capables de maintenir des relations saines avec les femmes, c’est-à-dire des relations où la violence et l’inégalité n’existent pas.
Vous pouvez avoir une influence positive sur les garçons de votre entourage en tant que modèle accessible de relations saines et égalitaires. Cliquez sur l'icone plus pour decouvrir nos idees.
Strategies
Faites la promotion de l’égalité des sexes dans votre collectivité.
Le bien-être social des garçons passe par la capacité d’établir des relations saines et égalitaires avec les filles et les garçons, les femmes et les hommes, leurs amies et amis, les membres de leur famille et leurs collègues.
Comme entraîneur, bénévole ou intervenant communautaire, vous êtes en mesure de fournir aux garçons dans votre entourage les moyens et les outils qui leur permettront de développer des rapports qui sont fondés sur le partage du pouvoir, le respect et l’équité.
Faites la promotion de l’égalité des sexes comme étant une question qui devrait préoccuper les hommes.
Il peut s’avérer difficile de parler de la violence contre les femmes. D’une part, on veut valoriser la motivation de beaucoup de garçons et d’hommes à vouloir mettre fin à ce problème social. D’autre part, on ne peut pas nier les faits : au Canada, la majorité des agressions sont perpétrées par des hommes (ce qui ne veut pas dire que la majorité des hommes sont violents). Ce sont les hommes qui sont principalement responsables de l’instauration d’une atmosphère de crainte pour les femmes par rapport à l’agression physique et sexuelle.
Bien que la majorité des hommes ne soient pas d’accord avec la violence contre les femmes, bon nombre d’entre nous évitent de prendre position ou de s’exprimer en public. Par conséquent, il se crée une culture du silence autour de l’iniquité des sexes et du genre et de la violence des hommes contre les femmes. Il est important que les hommes se fassent entendre et qu’ils demandent à leurs pairs et aux garçons de participer à la création d’une société qui attache de l’importance aux relations saines et égalitaires. Cela ne signifie pas qu’ils sont « contre les hommes », mais plutôt qu’ils trouvent certains gestes et comportements inacceptables. Vous pouvez communiquer de mille et une façons aux garçons et aux hommes de votre entourage qu’il n’est pas nécessaire d’agir de façon sexiste pour être un « homme masculin ».
La violence contre les femmes n’est pas uniquement un « problème de femmes ». Il s’agit d’un problème social qui devrait tous nous concerner – femmes et hommes.
Contestez le sexisme, l’homophobie et les propos dégradants.
Les garçons sont exposés chaque jour à de nombreux exemples de comportements discriminatoires ou haineux, incluant des propos sexistes (comme l’objectification des femmes), misogynes, homophobes et transphobes.
La culture est un outil puissant qui contribue à ancrer davantage les stéréotypes sexuels, tant chez les hommes que chez les femmes, et les normes fondées sur le genre. En tant que modèle masculin auprès des garçons de votre groupe, équipe ou entourage, vous pouvez contribuer à contrer les répercussions de l’Internet, des médias (notamment des médias sociaux), des jeux vidéo et de la culture populaire sur les garçons en transmettant une conception plus saine de ce qu’est la masculinité. Cela repose sur une conception qui met l’accent sur le partage du pouvoir et le respect envers les femmes et les filles, et envers les autres hommes.
En restant muets devant les paroles et les gestes fondés sur la discrimination ou la haine, on encourage le silence entourant ce problème et on contribue ainsi à la normalisation des injustices faites aux filles, aux femmes et aux personnes LGBTQ2S+.
Il est difficile de reprendre quelqu’un qui fait preuve d’attitudes sexistes ou discriminatoires. Il est encore plus difficile de mettre en question le comportement ou l’attitude sexiste ou discriminatoire d’un.e collègue. Si vous choisissez d’intervenir dans de telles situations, vous pouvez le faire en nommant les conséquences des blagues et commentaires qui abaissent les femmes, notamment :
- On crée une atmosphère où il existe peu de limites et dans laquelle on tolère la violence contre les femmes et les filles.
- On véhicule le message que les relations saines et égalitaires, en société et en famille, ont très peu d’importance.
Si vous décidez de ne pas reprendre tout de suite un collègue devant les autres, vous pouvez le faire à un autre moment, en tête à tête. Vous pouvez en discuter votre collègue après coup, en privé. Cela démontre que vous reconnaissez le comportement ou les propos discriminatoires, que vous trouvez qu’il est important de les dénoncer et qu’il n’est pas acceptable de les laisser passer sous silence.
Soyez conscient de vos propres préjugés et du langage que vous utilisez.
Il nous arrive souvent d’utiliser des propos et des comportements que nous avons vu d’autres personnes utiliser. Lorsqu’on utilise des expressions comme « tu lances la balle comme une fille », on renforce l’idée que les femmes sont inférieures aux hommes. Bien que le sport nous ait enseigné beaucoup de choses très positives, il nous importe d’en examiner les aspects qui contribuent à perpétuer les stéréotypes sexuels.
Les sports ne servent pas uniquement à améliorer les habiletés des jeunes, mais aussi à forger leur caractère.
Si vous êtes un entraîneur, il importe de créer des objectifs de comportements clairs et réalistes pour vos joueurs. Faites-leur savoir dès le début de la saison qu’aucun propos sexiste, misogyne, homophobe, transphobe ou discriminatoire, peu importe le degré, ne sera toléré dans le vestiaire ou sur le terrain. Aidez-les à comprendre quelles sont vos attentes en matière de comportement et créez une culture d’équipe axée sur le respect des femmes et de toutes les personnes.
Sollicitez la participation d’autres partenaires communautaires.
Agir face aux problèmes de violence et promouvoir des relations saines peut s’avérer difficile. Ainsi, plus vous avez le soutien des gens et des organismes qui vous entourent, plus la tâche sera facile et plus vos efforts seront efficaces.
Vous pouvez discuter d’une situation particulière avec un collègue en privé dans le but de chercher des moyens pour améliorer l’atmosphère dans votre milieu. Puisez des idées auprès de personnes qui travaillent dans le milieu communautaire et qui ont de l’expérience. Informez-vous aussi auprès d’organismes et de regroupements qui ont des conseils-experts.
Voici une liste d’entités et d’occupations où vous pourriez trouver des alliés possibles qui sont susceptibles de vous aider à promouvoir et à renforcer votre message sur l’équité des sexes et des genres :
- Les administrateurs de votre ligue
- Les associations d’entraîneurs
- Les groupes jeunesse
- Les centres communautaires
- Les organismes de femmes
- Les comités d’équité
- Les parents
- Le conseil scolaire
- Les syndicats
Selon les services qu’il offre, un partenaire communautaire pourrait notamment discuter d’une situation particulière avec vous, faire une présentation, ou fournir de l’information (documentation, dépliants, etc.).
Établissez des liens de confiance.
Établissez des liens de confiance avec les garçons dans votre groupe ou de votre équipe et les autres membres du personnel afin d’appuyer des activités qui mettent en valeur l’équité des sexes et des genres. Discutez ouvertement avec vos collègues de l’importance d’intégrer l’équité des sexes et des genres dans votre travail, du type d’activités que vous prévoyez faire et des objectifs que vous espérez réaliser. Cela vous aidera à créer un environnement où chaque personne sent qu’elle fait partie d’un groupe dont l’objectif commun est d’assurer la sécurité, le bien-être et l’épanouissement des filles et des garçons dans toute leur diversité.
Établissez des ententes de base et promouvez des valeurs fondées sur l’équité dans votre groupe ou équipe.
Il arrive que l’on soit parfois à court d’idées devant une situation difficile, par exemple une situation d’iniquité ou de discrimination fondée sur le sexe ou le genre. Dans ces situations, référez-vous aux valeurs, aux principes et aux ententes de base que vous avez développés lors de la formation de votre groupe ou équipe.
Les ententes de base sont des consignes ayant des conséquences morales, alors que les règlements ont des conséquences logiques ou naturelles qui relèvent de certains comportements bien définis. Les jeunes seront plus motivés à adhérer à une entente de base si elles et ils participent à sa création.Cela pourrait se faire dans le cadre d’une activité d’introduction :
- Proposez certains principes pour démarrer la discussion, car certains garçons ne possèdent pas encore le langage ou les expériences nécessaires.
- Par la suite, les jeunes peuvent participer à l’élaboration des ententes de base et à la détermination des conséquences.
Assurez-vous que les ententes énoncent clairement les principes et les attentes en ce qui a trait à la promotion de rapports sains et égalitaires entre les participants et les collègues.
Cette façon d’autogérer les comportements par la création collective d’un cadre moral accessible et transparent permet de responsabiliser tous les participantes et les participants. Durant l’année, lorsqu’une situation d’iniquité ou une autre situation difficile l’exige, revenez sur les ententes de base qui ont été établies par le groupe. Révisez ces ententes continuellement pour vous assurer que tout le monde les a encore bien à l’esprit.
Soulignez les journées spéciales.
Pour aborder la question des relations saines et égalitaires, soulignez les journées nationales et internationales importantes dans la lutte mondiale pour l’équité des femmes et des filles. Organisez des activités dans votre ligue ou à l’échelle de la collectivité pour solliciter la participation de votre groupe ou équipe aux évènements pertinents, comme les suivants :
- La Journée internationale de la femme (le 8 mars)
- La Journée internationale de lutte contre l’homophobie (le 17 mai)
- Le Mois de l’histoire des femmes (le mois d’octobre)
- La Journée internationale pour l’éradication de la violence contre les femmes (le 25 novembre)
- La Journée de commémoration nationale et d’action nationale contre la violence faite aux femmes (le 6 décembre)
Ce type d’activité a forcément plus de portée lorsque les participants connaissent la raison d’être et l’importance de la journée en question, ainsi que la signification de leur action.
Favorisez le leadership positif chez les garçons et les collègues masculins.
Certains jeunes inspirent les autres ou se démarquent par leur leadership. Il importe de mettre en valeur le rôle des personnes qui démontrent un intérêt particulier au chapitre des relations saines et égalitaires, ainsi que leurs capacités de leadership positives. Ainsi, vous renforcez vos efforts visant à promouvoir les relations saines et égalitaires en mobilisant vos alliés.
Invitez des garçons et des collègues masculins à poser des gestes pour sensibiliser et mobiliser leurs pairs. Par exemple, ils pourraient convoquer un groupe ou un comité de jeunes afin de planifier et organiser des activités au sein de l’équipe ou du groupe ou à l’échelle de la collectivité visant à faire de la sensibilisation en ce qui a trait à l’équité des genres et des sexes et à la violence contre les femmes. Donnez un exemple d’égalité des sexes en invitant des filles et des collègues de sexe féminin à se joindre au comité et à travailler côte à côte avec vous pour sensibiliser les gens à l’importance des relations saines et égalitaires.
Pour illustrer ce que devrait être le leadership collaboratif et des rapports sains et égalitaires, demandez à une collègue de coanimer une activité avec vous. Cette mesure viendra renforcer l’image positive des relations saines et égalitaires entre femmes et hommes. N’oubliez pas que les gestes sont souvent plus éloquents que les paroles.
Enseignez aux garçons un vocabulaire équitable et inclusif.
Parfois, il se peut que vous ne sachiez pas quoi dire ou comment répondre aux garçons dans vos discussions sur les relations saines et égalitaires. Vous pourriez aussi douter de votre intervention. Au lieu de « bluffer », n’hésitez pas à admettre que vous ne connaissez pas toutes les réponses et que vous n’êtes pas spécialiste dans ce domaine. De cette façon, vous créerez un moment empreint d’authenticité qui servira à bâtir la confiance des garçons envers vous. Voici quelques exemples :
- Avouez-le volontiers lorsque vous commettez une erreur.
- Dites aux participants que vous allez vous renseigner et que vous leur fournirez une réponse plus tard.
- Renseignez-vous (en consultant la section des ressources et les liens dans ce site, en parlant avec vos collègues ou vos proches ou en réfléchissant à la question) et reprenez la conversation au besoin.
- Dites franchement comment vous vous sentez (« Je me sens mal à l’aise par rapport à cette situation » ou « Je ne suis pas certain de moi en ce moment »), ou avouez que vous n’avez pas de réponse en ce moment.
En reconnaissant vos limitations et en communiquant vos sentiments ouvertement, vous démontrez des capacités cruciales pour entretenir des relations saines et égalitaires entre femmes et hommes. De plus, vous réduisez la pression sur les garçons d’être « parfaits » en tout temps.
Il n’y a rien de mal à ne pas tout savoir. Vous n’avez qu’à vous renseigner et à reprendre la conversation plus tard.
Parfois, il se peut que vous ne sachiez pas quoi dire ou comment répondre aux garçons dans vos discussions sur les relations saines et égalitaires. Vous pourriez aussi douter de votre intervention. Au lieu de « bluffer », n’hésitez pas à admettre que vous ne connaissez pas toutes les réponses et que vous n’êtes pas spécialiste dans ce domaine. De cette façon, vous créerez un moment empreint d’authenticité qui servira à bâtir la confiance des garçons envers vous. Voici quelques exemples :
- Avouez-le volontiers lorsque vous commettez une erreur.
- Dites aux participants que vous allez vous renseigner et que vous leur fournirez une réponse plus tard.
- Renseignez-vous (en consultant la section des ressources et les liens dans ce site, en parlant avec vos collègues ou vos proches ou en réfléchissant à la question) et reprenez la conversation au besoin.
- Dites franchement comment vous vous sentez (« Je me sens mal à l’aise par rapport à cette situation » ou « Je ne suis pas certain de moi en ce moment »), ou avouez que vous n’avez pas de réponse en ce moment.
En reconnaissant vos limitations et en communiquant vos sentiments ouvertement, vous démontrez des capacités cruciales pour entretenir des relations saines et égalitaires entre femmes et hommes. De plus, vous réduisez la pression sur les garçons d’être « parfaits » en tout temps.
Écoutez les femmes... apprenez des femmes.
Renseignez-vous sur la violence et l’iniquité entre les sexes et les genres en demandant à une femme qui a confiance en vous comment la violence a touché sa vie. Si elle se sent à l’aise d’en parler, assoyez-vous et écoutez-la.
Adressez-vous aux organismes de femmes de votre localité. Les membres de ces organismes ont beaucoup d’expérience et de connaissances. Parlez-leur. Lisez leur documentation. Si vous êtes en mesure, contribuez financièrement à ces organismes. Apprenez de ces personnes.
Histoires
Un Grand Frère raconte…
Chaque fois que je mentionne à mon entourage que je suis Grand Frère depuis plus de trois ans, les gens me demandent presque toujours la même question: as-tu des enfants? Quand je leur dis que j’ai une grande fille de 18 ans, on me demande souvent, es-tu devenu Grand Frère parce que tu n’as pas eu de garçon? Je ne leur réponds pas du tout. La raison pour laquelle j’ai décidé de m’engager à titre de Grand Frère est simple. Je me compte très chanceux d’avoir eu d’excellents parents qui m’ont offert beaucoup d’amour et transmis de très belles valeurs. Je me suis dit qu’il serait extraordinaire de pouvoir retransmettre cet amour, ces valeurs et un peu de mon temps à un enfant qui pourrait grandement en bénéficier. C’est ma façon de partager et de démontrer ma gratitude pour tout ce que la vie m’a offert et continue de m’offrir quotidiennement.
Pour moi, être un Grand Frère me valorise beaucoup et dépasse mes attentes car je reçois autant que je donne. Le message que j’aimerais transmettre aux hommes et aux femmes qui ont déjà pensé à s’engager dans la même voie est le suivant : si vous pensez ne pas avoir suffisamment de temps, ou si vous croyez que ça coûte cher de passer du temps avec une jeune ou un jeune, je peux vous dire que c’est faux! Si vous avez quelques heures par semaine à consacrer à un enfant qui pourrait bénéficier de ce que vous avez à partager, l’impact de votre geste fera une grande différence dans la vie de cet enfant, dans la vôtre et dans celle de votre collectivité. Votre temps est le plus beau cadeau que vous puissiez offrir à un enfant qui est en attente d’un Grand Frère ou d’une Grande Sœur!